Depuis le début du confinement annoncé en mars dernier, les Français ont
été contraints de revoir leurs habitudes. La pandémie a, pour le moins, bouleversé nos vies, et particulièrement la vie de couple. En effet, vous êtes nombreux à expérimenter pour la première fois une cohabitation permanente avec votre conjoint et/ou d’autres membres de votre famille. "Une promiscuité qui peut avoir un impact sur l’activité sexuelle et sur l’intimité des Français", note Charles.co, plateforme de santé dédiée aux hommes et à leurs troubles érectiles.
Une enquête réalisée par Ifop pour Charles.co dévoile les comportements sexuels des Français en temps de confinement. Et ce ne sont pas ceux à quoi l’on aurait pu s’attendre ! Baisse de libido, chute de l’activité sexuelle, frustration… Décidément, contrairement à ce que l'on imaginait, "confinement ne rime pas avec épanouissement sexuel", soulève Charles.co.
On passe en revue dans notre diaporama, les habitudes les plus inattendues des Français en matière de sexualité et leurs impacts sur la santé.
Confinement : quel impact sur le couple ?
Avant de vous lancer dans notre diaporama, il est important de comprendre l'impact que peut avoir le confinement sur un couple. En prenant des apparences de huis clos amoureux, il représente un danger potentiel pour la relation.
"De nombreuses études montrent l’impact psychologique et psychosomatique important, tant sur le plan individuel, que sur le couple et sur la famille (Meta-analyse, 24 études, Lancet), rapporte Sébastien Garnero, psychologue, psychothérapeute et sexologue chargé d'enseignement à l'Université Paris 5, interviewé par Medisite au début du confinement. Les contacts sociaux sont extrêmement réduits. Et l’isolement peut avoir des effets délétères sur le moral".
Certains vivent la présence permanente de l'autre comme trop intrusive
"La promiscuité, associée à la restriction de liberté 24h/24, au huis-clos durant une période relativement importante, risque de créer quelques tensions interindividuelles dans le couple", poursuit le clinicien.
Si certains couples vivront ce confinement comme une parenthèse hors du temps, d'autres, plus fragiles vivront cette phase comme un double enfermement : un confinement au sens propre du terme du fait de l’épidémie, mais aussi au sein de la relation.
"Certains ne supportent pas cette promiscuité et vivent la présence permanente de leur partenaire comme trop intrusive", décrit le spécialiste.
Une chute de l'activité sexuelle des Français durant le confinement
Si l'on en croit le sondage Ifop, le confinement met l'intimité des Français à rude épreuve. Contrairement à ce que l'on imaginait au début de la quarantaine, on observe une chute de l'activité sexuelle des Français.
Plus surprenant encore, ce phénomène n'a pas affecté uniquement les célibataires qui se sont retrouvés, par la force des choses, dépourvus de partenaire, mais a également affecté les personnes en couple. En cause, "la promiscuité multipliant les risques de tensions et disputes conjugales", traduit François Kraus, responsable du pôle Genre, Sexualité et Santé Sexuelle à l’Ifop.
"Globalement, la période de confinement semble avoir été principalement traduite par une demande de réconfort affectif plus que par une exacerbation de la libido. Ceci s’explique notamment par l’impact du confinement sur l’état psychologique des Français", soulève le spécialiste.
Près de la moitié des Français affirment ne pas avoir eu de rapports sexuels
"44% des Français affirment ne pas avoir eu de rapports sexuels au cours des dernières semaines", soulèvent le sondage Ifop. Une fréquence d’autant plus accentuée chez les célibataires : 87% contre 56% avant le confinement, mais également pour les personnes confinées seules (76%).
Les personnes en couple sont également concernées par cette baisse de l’activité sexuelle puisque 21% des couples vivant sous le même toit affirment n’avoir eu aucun rapport au cours des quatre dernières semaines (contre 10% avant le confinement).
Cette chute des rapports sexuels est loin d'aider les Français à supporter le confinement. L'activité sexuelle est bénéfique au moral et au bien-être mental. Le plaisir, et notamment l'orgasme, sont connus pour leurs effets antidépresseurs et tranquillisants. Les Français en auraient donc bien besoin durant cette période marquée par l'angoisse et le stress liés à la pandémie et à l'enfermement.
Une étude menée auprès d’étudiants américains a révélé qu’avoir des rapports sexuels réguliers et satisfaisants influeraient de manière positive sur l’humeur et le bien-être. Parue en 2018, l'étude a été menée par des chercheurs de l’Université George Mason, aux États-Unis.
Si la sexualité est bénéfique, c'est principalement grâce à l'action des différentes hormones produites pendant l'acte. On note les endorphines, l’ocytocine, la sérotonine ou encore la dopamine. On les appelle les hormones du bonheur. De même, le contact physique et le désir exprimé durant l'amour participent à une sensation de bien-être général. S’adonner au plaisir sexuel est donc un moyen de diminuer son stress, faire baisser son niveau d’anxiété ou encore de voir la vie de manière plus positive.
Seuls 42% des Français se sont adonnés au plaisir solitaire depuis le confinement
Seuls 42% des Français avouent s’être masturbé au moins une fois pendant le confinement, selon le sondage Ifop. "Une activité qui reste toutefois très genrée, puisque ce sont majoritairement les hommes (57%), qui sont plus nombreux à s’adonner aux plaisirs solitaires contrairement aux femmes (29%)", dévoile le sondage.
L’insatisfaction semble être un facteur aggravant puisque 54% des personnes insatisfaites de leur vie sexuelle affirment avoir pratiqué la masturbation durant le confinement.
Il n'y a pourtant aucune raison de vous priver de ce plaisir en solitaire. Si la masturbation est taboue et souffre de nombreux préjugés, elle possède pourtant de nombreux bienfaits sur la santé. À commencer par ses bienfaits sur le moral. Comme lors d’un rapport sexuel, la masturbation entraîne la production d’endorphines par le cerveau. Surnommées "hormones du bonheur et du bien-être", elles favorisent le relâchement musculaire et l’apaisement.
En outre, la masturbation peut également avoir une incidence sur vos risques de développer un cancer. L'hypothèse a été suggérée par des chercheurs australiens : des substances responsables du cancer de la prostate pourraient se développer à l’intérieur de la glande si l’homme n’éjacule pas régulièrement. Selon une étude publiée en 2017 dans la revue European Urology, les hommes qui éjaculent au moins 21 fois par mois réduisent de 33 % leur risque de développer un cancer de la prostate, par rapport à ceux qui n'éjaculent que 4 à 7 fois par mois.
Une baisse de libido pour 15% des Français
En ce qui concerne la satisfaction sexuelle, on observe une baisse de 7 points : 26% des Français se déclarent satisfaits de leur vie sexuelle contre 30% avant le confinement. "Une tendance que l’on retrouve également chez les personnes en couple (32% contre 39% avant le confinement), et les célibataires (9% contre 13% avant le confinement)", annonce Ifop.
Un phénomène qui n'est pas sans conséquence sur la libido.
"15% des Français affirment avoir très peu de pulsions sexuelles ou l’envie de faire l’amour depuis la mise en place du confinement : ils sont nombreux à observer une baisse de leur libido", soulève encore Ifop. Un fait qui peut s'expliquer par le contexte de la pandémie.
L'anxiété peut réellement faire chuter votre libido. La panique et l'inquiétude ont un effet sur votre mental et sur votre corps, augmentant la production d'hormones de stress comme l'adrénaline. Ces émotions négatives peuvent réellement compromettre votre sexualité.
En outre, la libido fait également les frais d'un cruel paradoxe durant le confinement, comme l'explique François Kraus : la promiscuité n'est pas propice au rapprochement et au désir.
Les Français infidèles pendant le confinement
"25% des Français vivant en couple affirment avoir déjà eu des échanges avec d’anciens conjoints ou ex partenaires sexuels durant le confinement !", annonce encore Ifop. Sont particulièrement concernés les hommes en couple mais vivant séparés de leur “moitié” (35%).
Des données qui ne sont pas sans rappeler les chiffres du site de rencontre extra-conjugale Gleeden. Les Français s’avèrent infidèles virtuellement en période de confinement. Au risque de mettre en danger leur couple, beaucoup se tournent vers les applications de rencontre en guise d’échappatoire au quotidien pesant.
Cette "trahison", qu’elle soit réfléchie ou spontanée, est un appel au fantasme de la tromperie. Certains voient en l’infidélité en ligne, le moyen de se prouver qu’ils peuvent encore séduire. Ce genre d'échange peuvent aussi être une façon de stimuler une libido en berne.
Certains ne se sont pas contentés de simples échanges. Depuis la mise en place du confinement, 25% des personnes en couple vivant séparément (loin de leur partenaire) ont déjà accueilli à leur domicile un conjoint ou partenaire sexuel. Une transgression que l’on retrouve également chez les célibataires sont 21% à avouer s’être déplacés pour retrouver un conjoint/partenaire sexuel à son domicile ou dans un lieu public.
26% des Français ont plus besoin d'un câlin que d'un rapport sexuel
Depuis la mise en place du confinement, 26% des Français affirment avoir déjà eu besoin d’un gros câlin ou d’affection. Cette recherche de réconfort est particulièrement marquée en cette période de pandémie, et elle ne se traduit pas par les rapports sexuels mais par d'autres témoignages d'affection.
Interviewée par le Huffpost, la psychanalyste Virginie Megglé (auteure du livre Le harcèlement émotionnel, éd. Eyrolles), parle même de dépendance affective, comme conséquence du confinement.
"Beaucoup d’amoureux étaient très heureux d’être confinés ensemble les deux premières semaines. Mais lorsque l’ennui revient, et peut-être la tristesse, la personne dépendante va attendre de l’autre qu’il la rende heureuse. Mais peu importe ce qu’il fait, l’autre se sentira mal", explique-t-elle.
Le confinement… ciment pour le couple ?, Sondage Ifop pour Charles.co
La sexualité entraîne une augmentation de l'humeur et du sens de la vie sans aucune preuve de sens inverse: une enquête journalière, Emotion, 2018
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