- 1 - De quoi se compose la bière ?
- 2 - La bière, bénéfique pour le cœur ?
- 3 - La bière faciliterait le sommeil
- 4 - La bière : des vertus diurétiques
- 5 - La bière est un alcool peu calorique
- 6 - La bière, bonne pour les os ?
- 7 - Bière : des bienfaits contre le diabète ?
- 8 - La bière favorise-t-elle la lactation ?
- 9 - La bière, des vertus anti-cancer ?
- 10 - Levure de bière : en compléments alimentaires !
- 11 - Les autres vertus de la bière
- 12 - La bière reste un alcool !
Voilà des informations qui réjouiront les amateurs de bière ! D'après plusieurs études menées à son sujet, cette boisson rafraîchissante renferme quelques vertus santé que vous ne soupçonneriez pas. Medisite fait le point sur les bienfaits véritablement prouvés par la science, les conditions pour en bénéficier et les dérives à éviter. Évidemment, tous les bénéfices listés dans cet article ne surviennent que dans le cadre d'une consommation (très) modérée de ce breuvage. En excès, l'alcool est toujours délétère pour la santé.
De quoi se compose la bière ?
La composition de la bière :
- l'eau (à 90 %) ;
- l'alcool (environ 5 %, selon la bière) ;
- le houblon (qui lui donne son goût amer et la conserve) ;
- le malt (le plus souvent issu de l'orge) ;
- des levures (elles sont responsables de la fermentation) ;
- des sucres (autour de 3 %) : sous forme de maltose, maltotriose et dextrine provenant de l'orge ;
- des protéines (entre 3 et 5 %) : sous forme d'acides aminés ;
- les vitamines du groupe B : B1, B2, B6, B9, B12 ;
- les sels minéraux : phosphore, calcium, potassium, magnésium, sodium.
La bière est donc composée essentiellement d'eau. La teneur en minéraux et le PH de cette eau vont influencer le goût de cette boisson... Comme va aussi le faire l'ajout d'autres ingrédients tels que le malt, le houblon et les levures.
La bière, bénéfique pour le cœur ?
De nombreuses études scientifiques se sont penchées sur les effets de cette boisson sur la santé. En témoigne une méta-analyse publiée le 9 mars 2021 dans la revue Nutrients, qui a analysé toutes les études cliniques prospectives et les revues systématiques évaluant les effets de la bière sur la santé, publiées entre janvier 2007 et avril 2020.
Cette revue de littérature fournit une évaluation des effets associés à la bière sur les facteurs de risque cardiovasculaire et métabolique afin d'identifier un niveau de consommation qui peut être considéré comme "modéré". Cinq des six études sélectionnées ont démontré un effet protecteur d'une consommation modérée de bière (jusqu'à 385 ml par semaine) sur les maladies cardiovasculaires.
Une consommation modérée réduit le risque d'infarctus
Des travaux plus anciens avaient déjà pointé des possibles effets protecteurs de la bière sur le cœur. Certains partent du postulat que l'éthanol, contenu dans toutes les boissons alcoolisées, diminuerait le "mauvais cholestérol" et favoriserait la production du "bon cholestérol", minorant ainsi les risques d'infarctus et de maladies cardiovasculaires. Pour d'autres, ces bénéfices seraient liés aux ingrédients spécifiques contenus dans la bière et à sa fermentation.
Une étude réalisée en République Tchèque et publiée en 2000 dans un journal médical britannique, va dans ce sens. En étudiant des hommes de 25 à 64 ans, ayant déjà été victimes d'un infarctus, les chercheurs ont constaté que ceux qui avaient consommé de la bière de façon régulière et modérée (pas plus de 3 demis - 75 cl - par jour) avaient un risque d'attaque inférieur à celui des non buveurs. Attention, l'étude a aussi montré que les effets protecteurs étaient nuls chez les individus qui consommaient en excès.
Pour profiter de cet effet protecteur, la modération est donc de rigueur : pas plus de deux demis (50 cl) par jour en moyenne pour les femmes et trois pour les hommes. Au-delà de cette limite, vous prenez des risques pour votre santé.
La bière faciliterait le sommeil
Pourquoi la bière favoriserait le sommeil : Le houblon pourrait avoir des vertus sédatives parce qu'il contient de la lupuline. Cette substance aurait des propriétés calmantes, antidépressives et anti nervosité.
Les preuves scientifiques : Même si elle n'est pas forcément violente, l'action sédative et hypnotique du houblon - surtout l'huile essentielle - a été vérifiée chez la souris. On reconnaît d'ailleurs au houblon et à la bière des vertus apaisantes depuis toujours. Au Moyen Âge, on les utilisait pour améliorer l’humeur. On recommandait même l’utilisation d’oreillers garnis de la plante contre les problèmes d’insomnie.
Quelle est la consommation idéale ? Pas plus de deux demis (50cl) par jour en moyenne pour les femmes et de trois (75cl) pour les hommes. Au-delà de cette limite, vous prenez des risques pour votre santé !
La bière : des vertus diurétiques
Pourquoi la bière est diurétique : On dit souvent que la bière est diurétique, et à raison ! Hypothèse : Les résines de houblon présentes dans la boisson pourraient stimuler le fonctionnement des reins, facilitant l'élimination de l'excédent d'eau, des toxines et des déchets retenus dans le corps. Mais la bière (comme tout alcool) diminue par ailleurs la production d'ADH, hormone empêchant l'élimination de l'eau. Enfin, elle contient beaucoup d'eau (90%), ce qui décuple son effet diurétique.
Les preuves scientifiques : "L'effet du houblon n'est pas prouvé scientifiquement. Mais si on augmente les apports liquides, on urine plus !", explique le Dr Vaquette, médecin nutritionniste.
Quelle est la consommation idéale ? Si ces effets sont bien réels, la bière n'est pas un médicament. Pas d'abus. En clair : pas plus de deux demis (50cl) par jour en moyenne pour les femmes et trois pour les hommes. Au-delà de cette limite, vous prenez des risques pour votre santé. Pensez à boire de l'eau en parallèle pour éviter la déshydratation.
La bière est un alcool peu calorique
Pourquoi la bière ne ferait pas grossir : De tous les alcools, c'est l'un des moins caloriques. Un demi de bière (25 cl) contient environ 100 kcal, quand 8 cl de whisky en apportent environ 200, et 25 cl d'Orangina 118 kcal. E n plus de ses faibles apports en calories, la bière faciliterait la sensation de satiété.
Il semblerait que l'effet bedonnant de la boisson soit surtout lié au régime alimentaire de ses amateurs et à leurs habitudes... et non au breuvage lui-même. En effet, lorsque l’on boit en mangeant, l’organisme élimine d'abord l’alcool, ce qui repousse de plusieurs heures la combustion des acides gras et favorise la formation de dépôts graisseux.
Les preuves scientifiques : Une étude scientifique réalisée durant 6 semaines à Grenoble sur 24 femmes, de 18 à 40 ans, aurait montré qu'une consommation modérée et régulière de bière, ne semblait pas avoir d'impact sur la prise de poids. Pendant la durée de l'étude, la moitié du groupe n'a bu que de l'eau et l'autre moitié 25 cl de bière à chaque repas, midi et soir. Dans les deux groupes, le poids et les mensurations des femmes sont restés stables.
Quelle est la consommation idéale ? 100 kcal, c'est peu pour une boisson alcoolisée, mais c'est toujours 100 kcal de plus qu'un verre d'eau ! La bière ne fait pas grossir, à condition d'en consommer avec modération ! Pas plus de deux demis (50 cl) par jour pour une femme, et trois pour un homme (c'est d'ailleurs la recommandation santé, au-delà l'alcool devient nocif).
La bière, bonne pour les os ?
Pourquoi la bière serait bénéfique aux os : La bière est riche en silicium, une substance qui accroît le développement des tissus osseux, et qui permettrait de prévenir certaines maladies, comme l'ostéoporose (déminéralisation osseuse fréquente chez la femme dès la cinquantaine). Elle contient également des phytoestrogènes (hormones végétales) qui pourraient avoir les mêmes effets.
Les preuves scientifiques : Une étude réalisée pas des chercheurs du Department of Food & Technologie, de l'université de Californie, publiée en 2009, montre que la bière contient un niveau élevé de silicium. De plus, les bières fabriquées avec du malt d'orge auraient une teneur en silicium plus importante que les bières faites avec du malt de blé. Une autre étude, réalisée en Californie en 2009, sur la masse musculaire d'un groupe de femmes âgées en moyenne de 43 ans, a montré que celles consommant de la bière avaient les os les plus denses. Les chercheurs pensent également que les phytoestrogènes présents dans la bière pourraient être en cause...
Quelle est la consommation idéale ? Le silicium et les phytoestrogènes seraient bons pour les os chez la femme notamment, mais on en trouve ailleurs que dans la bière. On peut aussi en consommer dans les céréales complètes, les cartilages de viande, et dans certaines eaux minérales (Arvie, Badoit). Dans tous les cas, pas plus de deux demis (50cl) par jour pour une femme, et trois pour un homme.
Bière : des bienfaits contre le diabète ?
Pourquoi la bière aurait des propriétés anti diabète : Le diabète de Type 2 (celui qui survient après 45 ans, dit "gras") se caractérise par un accroissement du risque cardiovasculaire. Or la bière, justement, pourrait avoir des vertus contre les maladies cardiovasculaires, donc limiter les risques liés à ces maladies...
Les preuves scientifiques : elles sont à l'étude, il n'y a pour l'instant aucune preuve avérée ou en tout cas aucune corrélation scientifiquement démontrée.
Toutefois, selon le Dr Ivo De Leeuw, professeur belge spécialiste du diabète : "les personnes diabétiques qui boivent quelques verres d'une boisson alcoolisée par jour réduisent leur risque de décès prématuré pour cause d'affection cardiaque." (Interview sur Vivat.be, 2009)
Quelle est la consommation idéale ? Pas plus de deux demis (50cl) par jour en moyenne pour les femmes et trois demis (75 cl) pour les hommes. Au-delà de cette limite, vous prenez des risques pour votre santé.
La bière favorise-t-elle la lactation ?
Pourquoi la bière favoriserait la lactation ? Dans certaines cultures, on pense qu'une consommation modérée de bière peut contribuer à l'allaitement maternel. Cet effet serait dû à l'action des polysaccharides de l'orge, qui favoriseraient la lactation.
Mais attention ! Les polysaccharides de l'orge présents dans la bière, sont indépendants de l'alcool. On peut donc tout aussi bien consommer de la bière sans alcool, évitant par-là même les risques liés à la consommation d'alcool et l'allaitement.
Les preuves scientifiques : Une étude réalisée par l'université de Munich en Allemagne (6) a montré que les polysaccharides de l'orge favorisent la lactation. Cependant, l'effet combiné de l'alcool et de ces composants n'étant pas démontré comme plus performant, les chercheurs recommandent évidemment aux femmes allaitant de préférer la bière sans alcool. En effet, une autre étude(7), réalisée à Philadelphie aux États-Unis, a montré que la consommation d'alcool pendant l'allaitement, provoquait un transfert du produit alcoolique sur le lait maternel, et donc à une consommation d'alcool par l'enfant, pouvant provoquer chez lui des troubles moteurs.
Quelle est la consommation idéale ? Même si la bière a des effets sur la lactation, pas d'alcool chez les femmes enceintes !
La bière, des vertus anti-cancer ?
Pourquoi la bière aurait des vertus anti cancer : Certains composants de la bière, provenant du malt et du houblon, pourraient avoir des effets préventifs contre le cancer. En effet, la bière contient des flavonoïdes comme le xanthohumol et l'isoxanthohumol, connus pour leurs vertus anti-tumorales.
Les preuves scientifiques : Une étude européenne a montré que la bière contient des composants reconnus depuis une dizaine d'années pour leurs effets anti-cancer. Cependant, de nombreux travaux démontrent aussi que l'alcool augmente les risques tumoraux. La consommation d'alcool excessive est connue par ailleurs pour accroître les risques de tumeur de l'oesophage, de l'estomac du foie et du sein.
Quelle est la consommation idéale ? Pas plus de deux demis (50cl) par jour en moyenne pour les femmes et trois pour les hommes. Au-delà de cette limite, vous prenez des risques pour votre santé.
Levure de bière : en compléments alimentaires !
La levure de bière peut être consommée sous forme de compléments alimentaires. Elle ne contient évidemment pas d'alcool et elle est riche en minéraux, en vitamines et en acides aminés utiles pour combler des déficits nutritionnels, surtout dans le cadre d'un régime faible en apports caloriques.
Les vitamines B qu'elle contient sont connues pour leur effet bénéfique sur la digestion et le transit intestinal. La vitamine B1 aide à la digestion des glucides et à régulariser l'appétit. La vitamine B3 est indispensable au bon fonctionnement du système digestif, et la B6 est nécessaire aux enzymes qui participent au métabolisme des graisses, des protéines et des sucres.
La levure de bière est aussi connue pour ses vertus beauté. Elle favorise la repousse des ongles et des cheveux.
On peut la trouver sous forme de gélules ou en flocons à saupoudrer sur les laitages ou les salades.
Avant de vous complémenter, demandez conseil à votre médecin.
Les autres vertus de la bière
- Pour nettoyer les plantes : pour nettoyer vos plantes vertes, vous pouvez en essuyer les feuilles avec un chiffon mouillé de bière, pour leur redonner brillance et vitalité.
- Pour éliminer les limaces : disposez un petit bol de bière à l'extérieur : les limaces y seront vite attirées.
- Pour nettoyer l'étain : la bière peut servir de nettoyant pour vos objets en étain.
- pour laver le coton noir et lui rendre l'effet neuf : ajoutez un petit verre de bière dans l'eau de rinçage.
- pour les crêpes : dans vos préparations, remplacez un tiers de la quantité de lait par la même quantité de bière, vos crêpes seront plus légères !
La bière reste un alcool !
Au-delà de cette limite, vous prenez des risques pour votre santé :
- Pas plus de 2 demis (50 cl) par jour en moyenne pour les femmes
- Pas plus de 3 demis (75 cl) par jour en moyenne pour les hommes
> Un verre standard = un demi de bière (25cl) = une unité d'alcool soit 10g d'alcool ; 1g d'alcool = 7 calories
> L'alcool est un accélérateur de cancer :
Au-delà de 2 demis (50 cl) par jour pour les femmes et 3 demis (75 cl) par jour pour les hommes, vous augmentez vos risques de :
- cancers (bouche, gorge, œsophage, foie)
- maladies cardiovasculaires dont l'hypertension artérielle
- cirrhose, pancréatite
- maladies du système nerveux (névrite, atteinte de la mémoire)
- troubles psychiques (anxiété, irritabilité, insomnie, dépression)
Pour la femme enceinte, l'alcool est tolérance zéro : risque de malformations.
Pour la femme allaitante, la bière dite sans alcool n'est pas conseillée, car elle contient quand même de l'alcool a minima.
N'oubliez pas que vous prenez des risques liés aux effets immédiats de l'alcool : accident de la circulation, du travail, de la vie courante...
L'alcool est hypoglycémiant et pris à jeun, il peut entraîner des troubles du comportement et des malaises graves (comas chez les diabétiques).
(1) Phytothérapie, la santé par les plantes, Paul Goetz, Vidal, 2007
(2) Specific Binding of Ethanol to Cholesterol in Organic Solvents, Vladimir A. Daragan, Alexei M. Voloshin, Svetlana V. Chochina, Teodor N. Khazanovich, W. Gibson Wood, Nicolai A. Avdulov and Kevin H. Mayo, Biophysical Journal, Volume 79, Issue 1, July 2000, Pages 406-415
(3) Does moderate alcohol drinking decrease the incidence and mortality rate in ischemic heart disease?, Samánek M, Cas Lek Cesk. 2000 Dec 6;139(24):747-52.
(4) Effets de la consommation de bière sur le poids et la prise alimentaire de jeunes femmes en bonne santé, C. Alamowitch Hôpital Bichat Paris, X. Pelletier, Optimed, JM Borys, Centre Kennedy, FRANCE
(5) Effect of beer drinking on ultrasound bone mass in women, PEDRERA-ZAMORANO Juan D. ; LAVADO-GARCIA Jesus M. ; RONCERO-MARTIN Raul ; CALDERON-GARCIA Julian F. ; RODRIGUEZ-DOMINGUEZ Trinidad ; CANAL-MACIAS Maria L., Nutrition (Burbank, Los Angeles County, Calif.) A. 2009, vol. 25, n° 10, pp. 1057-1063
(6) Beer and breastfeeding. Koletzko B, Lehner F. Div. Metabolic Diseases and Nutrition, Dr. von Haunersches Kinderspital, University of Munich, Germany. Adv Exp Med Biol. 2000;478:23-8.
(7) Alcohol Res Health. 2001;25(3):230-4. Alcohol's effect on lactation. Mennella J. Monell Chemical Senses Center, Philadelphia, Pennsylvania, USA.
(8) Beer constituents as potential cancer chemopreventive agents, GERHÄUSER Clarissa ; GESCHER Andreas (Editeur scientifique), European journal of cancer (1990) A. 2005, vol. 41, n° 13, pp. 1941-1954
(9) Wine, liquor, beer and risk of breast cancer in a large population, YAN LI ; BAER David ; FRIEDMAN Gary D. ; UDALTSOVA Natalia ; SHIM Veronica ; KLATSKY Arthur L. , European journal of cancer (1990) A. 2009, vol. 45, n° 5, pp. 843-850
Moderate Consumption of Beer and Its Effects on Cardiovascular and Metabolic Health: An Updated Review of Recent Scientific Evidence, Nutrients, 9 mars 2021.
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