Sur scène, Jérémy Ferrari déclenche les éclats de rire des spectateurs grâce à ses blagues piquantes et dérangeantes. Mais dans sa vie personnelle, l’humoriste n’a pas toujours eu le cœur à rire. Dans une interview accordée à Paris Match, il s’est confié sur une période sombre de sa vie, où il était devenu alcoolique et drogué aux médicaments.
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"Pendant la tournée de Vends 2 pièces à Beyrouth, j'ai fait une tentative de suicide dans un hôtel d'Aix-en-Provence. J'avais déjà connu des idées noires, les cachets posés devant moi... Au petit matin, alors que j'allais sauter dans le vide, j'ai eu l'impression que l'on me poussait et que l'on me retenait à la fois. Je vivais déjà un suicide : deux heures de sommeil par nuit, 7 litres de vin par jour, cocktail de cortisone et de Lexomil, entre autres médocs", se souvient l’humoriste de 34 ans dans les colonnes de Paris Match.
Jérémy Ferrari se souvient d'un profond mal-être, qu’il a mis du temps à identifier.
"Quand j'étais seul dans mon lit le soir, j'avais envie de mourir. Alors j'essayais de tenir avec l'alcool et les médicaments. Les psychiatres mettaient mon désespoir sur le compte de l'alcool, du stress, de la notoriété. En fait, j'étais atteint de maladies invisibles...".
Finalement, Jeremy Ferrari réussit à mettre des mots sur sa dépression qu’il énumère dans son one-man-show : des troubles de l'attention avec hyperactivité.
L’humoriste souffrait précisément “d’hypersensibilité auditive et visuelle, maladie névrotique grave qui crée des distorsions d'humeurs, haut potentiel, troubles de l'attention avec hyperactivité".
Ne voulant pas “devenir cet artiste maudit qui se détruit", il suit une cure de désintoxication, trouve du soutien auprès des alcooliques anonymes et se plonge dans le travail. “Je me suis reconstruit en allant vers d'autres extrêmes. Avant, je travaillais 12 h par jour, maintenant, ce sont 16. Je faisais une heure de sport par jour, je suis passé à trois. J'avais deux sociétés, j'en ai dix", raconte-t-il. Le tout en continuant sa tournée de spectacles.
Alcoolisme : comment s’installe la dépendance ?
L'addiction à l’alcool ou “alcoolo-dépendance” est définie par un besoin un besoin vital de boire qui peut cohabiter avec l’envie d’arrêter ou de reprendre le contrôle de sa consommation.
Cette dépendance s’installe souvent de manière insidieuse. Cela peut prendre des années avant que la personne qui boit ou son entourage prenne réellement conscience de son existence.
Dans un premier temps, les effets euphorisants et relaxants de l’alcool sont recherchés par la personne sans qu’elle en soit toujours consciente. Elle y trouve un réconfort qui lui permet de relâcher la pression face à des difficultés, “d’oublier” ses problèmes ou de combler des moments de vide. L’alcool devient ainsi une “solution”, difficile à remettre en question.
La maladie devient chronique à partir du moment où la dépendance s’installe.
À plus ou moins brève échéance, ce sont les “faillites” qui se pointent, faillite relationnelle (divorces, séparations, isolement), faillite économique (perte d’emploi, difficultés financières), faillite légale (perte de permis de conduire, arrestation, prison) faillite psychologique (perte de l’estime de soi, de la dignité, de la liberté et de l’autonomie, de la qualité de vie etc.), et finalement perte de la santé (maladies liées à l’alcool).
Par ailleurs, la personne s’habitue à l’alcool : cela signifie qu’elle doit boire des quantités plus importantes d’alcool pour ressentir les effets qu’elle recherche. Elle essaye d’éviter le manque, qui se manifeste notamment par des suées, des tremblements, des vertiges, des sueurs, de l’agitation, de la tachycardie, de la fièvre et, dans les cas les plus graves : crise d’épilepsie et delirium tremens qui peuvent être mortels.
Les maladies liées à l’alcool
L’abus d’alcoo l est encore souvent associé presque exclusivement aux maladies du foie.
Or l’alcool est impliqué dans une cinquantaine de pathologies. Tous les organes peuvent être touchés par cette consommation excessive, dont notamment le cerveau et le système nerveux.
L’OMS a d’ailleurs identifié la consommation d’alcool comme l’un des 10 premiers facteurs de risque dans le fardeau mondial de la maladie.
À partir de 4 verres par jour ou plus, l’alcoolisation chronique peut provoquer :
- des lésions hépatiques (cirrhose hépatique notamment)
- de nombreux cancers (cancer de la cavité buccale, du pharynx, du larynx, de l’œsophage, du foie, du pancréas, le cancer du sein et les cancers colorectaux)
- des ulcères
- des troubles pancréatiques
- des troubles gastrites
- des pancréatites
- du diabète
- de l’obésité
- des carences,
- de la dénutrition,
- des dérèglements hormonaux,
- de l’impuissance,
- des lésions cérébrales,
- des encéphalopathies,
- des polynévrites,
- de l’épilepsie,
- des cardiopathies,
- de l’hypertension,
- un accident vasculaire cérébral hémorragique,
- une mort subite etc.
À noter : l’alcool peut nuire gravement à la santé sans qu’il y ait une alcoolodépendance psychique et/ou physique. De même les consommations massives en une seule fois peuvent avoir des conséquences néfastes (santé, accidents, violence…).
Maladie hépatique alcoolique, manuel MSD, novembre 2017.
Maladies liées à l’alcool, Ama.lu.
"7 litres de vin par jour" : Jérémy Ferrari se confie sur sa tentative de suicide pendant sa dépression, Femme Actuelle, 7 février 2020.
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