Les jours se font plus courts, les journées moins ensoleillées et les températures plus basses. Telles sont les caractéristiques de la saison hivernale. Mais aussi, qui dit températures froides, dit virus et maladies. Et il ne faut pas se méprendre, le froid est un tueur, encore plus que la chaleur, comme l’explique le docteur Lambrozo, médecin spécialisé en médecine interne et président de l’association Adiam : « Une étude publiée dans la revue The Lancet a révélé que les températures basses font partie des 10 principales causes de décès dans le monde. Le nombre de décès dus au froid est très largement dominant face aux décès liés aux vagues de chaleur. Par ailleurs, une étude réalisée en 2018 s’est intéressée à la cause de décès de 75 millions de personnes dans le monde, entre 1985 et 2012. Celle-ci a montré que le froid cause 17 fois plus de décès que la chaleur. »
Des virus propres à l’hiver, plus contagieux et des défenses immunitaires affaiblies
Mais alors pourquoi tombe-t-on plus malades en hiver ? Plusieurs facteurs sont en cause, à commencer par les virus qui sont propres à l’hiver, qu’on ne rencontre pas ou peu pendant les saisons aux températures plus douces. « En été, mis à part l’insolation et la déshydratation, il n’y a pas de pathologies liées à cela », déclare le docteur Lambrozo.
En hiver, les pathologies sont donc plus nombreuses mais elles sont aussi plus contagieuses. Se retrouver dans des espaces fermés, mal ventilés, avec beaucoup de monde expose plus facilement aux virus qui se transmettent à ces moments-là. Réduire l’exposition abaisse le risque d’être contaminé comme le rappelle le docteur : « Rappelez-vous les grandes grèves dans les transports qui ont eu lieu fin 2019, il n’y avait pas ou peu de transports en commun. Il n’y a pas eu d’épidémie. Et pourtant, les mesures d’hygiène préventives que l’on a prises avec la Covid n’étaient pas encore mises en place. On ne portait pas de masque, on ne se lavait pas toujours les mains en sortant du métro ou du bus, on ne toussait pas forcément dans son coude. »
Nos défenses immunitaires sont également moins puissantes en hiver qu’en été. L’immunité cellulaire qui nous protège des infections est mal connue des scientifiques, son mode de fonctionnement est complexe. « On ne sait pas l’appréhender, la mesure, et encore moins agir dessus », confirme notre consultant.
Toutefois, il existe quelques mesures simples qui peuvent être mises en place facilement pour éviter de tomber malade.
S’habiller chaudement
Cela semble évident mais lorsque les températures baissent, il est important de s’habiller en conséquence : chaudement. Pourquoi ? Les défenses immunitaires doivent être préservées grâce au port de vêtements chauds.
Aérer les pièces
Avec des températures basses, il va de soi que l’on chauffe davantage nos intérieurs. Mais attention car un air trop sec peut favoriser la transmission de virus. Le chauffage trop fort va avoir tendance à assécher les muqueuses, le nez, passage préférentiel des virus. Aussi il est avisé d’aérer chez soi à raison d'au moins 10 minutes deux fois par jour.
S’hydrater suffisamment
En hiver, nous avons moins tendance à boire car les températures sont plus basses. Mais c’est une erreur car le manque d’hydratation affaiblit les muqueuses qui vont mal se défendre face aux virus. Une hydratation suffisante est donc importante.
Se faire vacciner
La vaccination antigrippale est recommandée aux personnes âgées et fragiles, mais aussi aux enfants, dans la mesure où ils n’ont pas suffisamment d’anticorps pour se défendre rappelle notre consultant. Ceci contribue à la protection.
De plus la vaccination contre le pneumocoque, qui est non pas un virus mais
une bactérie qui peut tuer par la survenue d’une pneumonie aiguë, est
vivement recommandée chez la personne âgée ou plus fragile. Il existe deux vaccins complémentaires : le premier ne nécessite pas de rappel et le second
un rappel à 5 ans c’est dire s’ils sont intéressants.
Éviter les situations de contagiosité
Il y a une circulation plus importante de virus en hiver, mais surtout dans les lieux qui regroupent beaucoup de personnes. On se lave les mains - le savon,
quand il est disponible, est préférable au gel - on utilise des mouchoirs à usage unique et on porte un masque de type chirurgical, notamment dans les
transports en commun à titre préventif et bien sûr si l’on est déjà enrhumé.
Que penser de la prise de certaines vitamines ?
Certains moyens de prévention comme le vaccin existent, dont l’efficacité a été prouvée explique le docteur. Il n’existe pas de médicament spécifique qui agisse directement sur le système immunitaire. Alors, on a avancé que certaines prises vitaminiques pourraient prévenir les virus. « Dans une certaine mesure, lorsqu’elles améliorent le terrain, elles améliorent globalement l’immunité et peuvent donc diminuer la fragilité », consent le docteur. Il explique que « la vitamine C peut être intéressante. Mais au-delà de 1 gramme par jour, l’organisme ne la stocke pas. La vitamine D à forte dose a été évoquée comme étant utile étant donné que la population générale est le plus souvent en deçà des taux minimums. Mais ce n’est pas devenu une règle absolue, la démonstration n’est pas faite. Elle améliorerait les défense immunitaires. Même si le données ne sont pas acquises avec certitude c’est une option que l’on peutraisonnablement recommander. »
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