Sommaire
- Pourquoi la morsure de tique est-elle dangereuse ?
- Les stades d'évolution de la tique
- Reconnaître une morsure de tique
- Comment enlever une tique ?
- Qui, quand consulter ?
- Comment soigner la morsure de l'insecte ?
- Morsure de tique et maladie de Lyme
- Les autres maladies transmises par la tique
- Comment éviter les morsures de tiques ?
- Sites d’informations et associations
Pourquoi la morsure de tique est-elle dangereuse ?
La tique appartient à la famille des arachnidés, comme les acariens et les araignées, et est hématophage, c'est-à-dire qu’elle se nourrit de sang.
Elle vit dans des zones boisées et humides comme les forêts, les herbes hautes des prairies, les jardins et les parcs urbains.
Elle s'attaque aux mammifères, oiseaux et reptiles, l’humain n’étant pas son hôte prioritaire. L’homme se fait généralement mordre entre le début du printemps et la fin de l'automne.
La morsure de tique n'est pas douloureuse et peut passer inaperçue. C’est lorsque la tique est infectée et porteuse d’une bactérie du type borrelia qu’elle peut entraîner la maladie de Lyme.
Depuis quelques années la tique à pattes rayées est présente dans le sud de la France et peut entraîner chez l'homme une fièvre hémorragique.
Les stades d'évolution de la tique
Une tique évolue en trois stades :
- le stade de larve (premier repas), la tique possède 6 pattes et fait la taille d'un grain de pavot (0,5 à 1,5 mm) ;
- le stade de la nymphe (deuxième repas), elle a 8 pattes et fait la taille d'un grain de sésame (1 à 2 mm) ;
- le stade adulte (troisième repas pour les femelles) : elle fait la taille d'un grain de maïs (3 à 6 mm).
Photo : tique adulte
Le cas particulier de la tique à pattes rayées
La tique à pattes rayées (rouge et jaune) ou Hyalomma marginatum est présente, depuis quelques années, dans plusieurs départements français dont les Pyrénées-Orientales, l’Aude, l’Hérault, le Gard, les Bouches-du-Rhône, le Var, ainsi que dans le sud de l'Ardèche) et plus globalement sur le littoral méditerranéen.
Cette tique adulte mesure jusqu'à 8 mm de long. Une piqûre de tique à pattes rayées peut entraîner une irritation de la peau qui peut persister quelques jours si la tique n'a pas rapidement été enlevée. Elle peut entraîner une fièvre hémorragique chez l'homme si un agent infectieux est hébergé dans la tique. Il n’y a encore eu aucun signalement en France.
Reconnaître une morsure de tique
La morsure de tique est reconnaissable par la présence de la tique, incrustée dans la peau. La morsure de tique est indolore et passe donc souvent inaperçue. C’est pourquoi il est important de s’inspecter après une balade en forêt, y compris au niveau du cuir chevelu. Il ne faut pas retirer la tique en l’arrachant, mais utiliser un tire-tique qui permet d’enlever la tête de l’insecte. Dans la plupart des cas, si la tique est enlevée, il n’y a pas d’infection. Toutefois, si l’on observe une plaque rouge qui s’étend de manière circulaire en ayant pour point de départ le site de morsure dans les semaines qui suivent la morsure, il est nécessaire de consulter un médecin. Il s’agit alors de l’érythème migrans qui signifie que la personne a été infectée par une borréliose et que sans traitement antibiotique adapté, elle peut développer les symptômes d’une maladie de Lyme.
Un syndrome grippal avec de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires, une grande fatigue peuvent accompagner l’érythème migrans. Il est alors nécessaire de faire une prise de sang pour dépister la maladie de Lyme.
Photo : tique de harit de ricin (Ixodes ricinus)
Comment enlever une tique ?
En cas de morsure de tique, l’insecte est présent sur la peau et il faut impérativement le retirer. Quand on la retire alors qu'elle est incrustée, la tique est en plein repas, elle peut rejeter ce qu'elle a dans l'abdomen, où se concentrent les bactéries, virus et champignons. Il faut donc l'enlever entièrement, avec la tête et ne pas écraser son abdomen. Pour cela, le meilleur moyen est d’utiliser un tire-tique, sorte de petit crochet que l’on peut glisser entre la tique et la peau. En le tournant, on peut enlever la tique en entier. Il est inutile d’appliquer un produit avant l’ablation de la tique, mais un antiseptique est à appliquer sur le point de morsure après le retrait. Il est préférable d’attraper la tique avec un mouchoir, plutôt qu’à mains nues.
Il existe des tire-tiques de trois tailles différentes :
- un tout petit pour les micro-tiques, larves et nymphes ;
- un moyen pour les tiques adultes ;
- un plus grand pour les tiques adultes gorgées.
Mon conseil de médecin généraliste
"De manière exceptionnelle, et lorsque l’on n’est pas en possession de tire-tique, il est possible de faire le même mouvement avec les pointes d’une fourchette, avec la plus grande prudence pour ne pas laisser la tête."
Qui, quand consulter ?
Après une morsure de tique, il ne faut pas oublier de surveiller la zone de morsure pendant au moins un mois, pour vérifier l’absence d’apparition de l’érythème migrans.
Dans un tel cas, il est nécessaire de consulter au plus vite un médecin. De même, en cas d’apparition de fièvre, de courbatures, de fatigue, de maux de tête ou de douleurs articulaires, il est impératif de se souvenir que l’on a été mordu quelques semaines plus tôt, afin que la recherche d’une maladie de Lyme soit effectuée rapidement.
Photo : érythème migrans
Comment soigner la morsure de l'insecte ?
La morsure de tique nécessite une simple surveillance dans les semaines qui suivent l’ablation de la tique, si la lésion n’est pas inflammatoire.
En cas de lésion très inflammatoire ou d’érythème migrans, il est nécessaire de consulter un médecin qui, après avoir prescrit le bilan biologique nécessaire, proposera une antibiothérapie en prévention de la maladie de Lyme, composée le plus souvent d’amoxicilline ou de dedoxycycline.
Morsure de tique et maladie de Lyme
Une tique porteuse d’une bactérie du type borrelia peut la transmettre à l'homme par sa salive quand elle le mord. L’homme peut alors développer une borréliose de Lyme ou maladie de Lyme, maladie infectieuse, mais non contagieuse de manière inter-humaine.
Les premiers symptômes lorsqu’ils existent et qu’ils sont repérés sont l'érythème migrans, sorte de plaque rouge, circulaire qui migre, une fatigue, des douleurs articulaires, des symptômes grippaux (fièvre, céphalées, courbatures).
Il est alors nécessaire de consulter un médecin pour mettre en place un traitement antibiotique. En l'absence de traitement, la maladie de Lyme peut provoquer de graves complications avec des atteintes neurologiques, articulaires, cardiaques et cutanées.
Heureusement, toutes les morsures de tiques ne provoquent pas une maladie de Lyme : la tique peut ne pas être porteuse de la bactérie, ou les défenses immunitaires de l’hôte peuvent être suffisantes.
Les autres maladies transmises par la tique
Les tiques peuvent aussi transmettre d'autres maladies provoquées par des bactéries ou des virus, tels que le virus d'Esptein-Barr ou les arbovirus qui atteignent le système nerveux central.
On peut observer des cas de fièvre boutonneuse due à la bactérie Rickettsia conorri qui guérit en 8 à 10 jours après la morsure ou encore l'encéphalomyélite de Powassan.
Comment éviter les morsures de tiques ?
Plusieurs recommandations à suivre permettent d’éviter les morsures de tiques, lorsque l’on fait une balade en nature :
- se couvrir les bras et les jambes avec des vêtements longs ;
- rentrer le bas du pantalon dans les chaussettes ;
- porter des vêtements pour mieux les repérer.
- porter une casquette ou un chapeau clair ;
- éviter les fougères et hautes herbes ;
- rester sur les chemins ;
- utiliser du répulsif sur la peau ou les vêtements ;
- prendre un tire-tique et un antiseptique avec soi.
Après la balade, il est nécessaire d’inspecter son corps ainsi que celui des enfants de la tête aux pieds. Il faut regarder leur cuir chevelu, oreilles et plis.
Maladie de Lyme : les hêtres favorisent la prolifération de tiques porteuses
Selon une étude de l’université de Neuchâtel (Suisse) publiée dans la revue scientifique Parasites and Vectors le 20 mars 2021, les hêtres pourraient être à l’origine d’une augmentation du nombre de tiques infectées par la borréliose de Lyme.
Les chercheurs ont remarqué - après avoir étudié 15 ans de données environnementales - que les années où ces arbres produisent beaucoup de graines, les rongeurs qui s’en nourrissent, prolifèrent. Or ces animaux sont souvent parasités par des tiques. Selon les scientifiques, lorsque cette « sinistre chaîne vertueuse » est en place, il faut s’attendre à une prolifération des parasites potentiellement porteurs de la borréliose de Lyme dans les deux ans qui suivent.
Les travaux de l’université de Neuchâtel précisent que la forte croissance de tiques sur un territoire peut aussi être synonyme d’une augmentation du risque de contracter d’autres maladies transmises par le parasite, notamment d’origine virale, comme l'encéphalite à tiques.
Sites d’informations et associations
En France, cinq centres hospitaliers universitaires sont considérés comme centres référents de la maladie de Lyme et des maladies transmises par les tiques. Il s’agit du :
- CHU de Clermont-Ferrand avec le CHU de Saint-Etienne ;
- CHU de Marseille ;
- CHU de Rennes ;
- CHU de Strasbourg avec le CHU de Nancy ;
- Groupe hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges associé au CHU de Créteil.
L'Institut national de la recherche agroalimentaire (INRAE) propose de télécharger Signalement Tiques, une application gratuite dont la nouvelle version est disponible depuis le 18 mai 2020. Elle permet le signalement des piqûres de tiques en France.
La première version, développée en 2017 par CiTIQUE avec le Ministère des Solidarités et de la Santé, a déjà permis de recenser plus de 23 500 piqûres dans toute la France et d'envoyer plus de 20 000 tiques au laboratoire Tous Chercheurs du Centre INRAE Grand Est-Nancy où elles sont archivées dans l'unique "tiquothèque" participative française.
https://www.ameli.fr/assure/sante/urgence/morsures-griffures-piqures/morsure-tique-maladie-de-lyme-que-faire
https://www.dermatonet.com/tique.htm
https://www.chu-besancon.fr/infectiologie/lyme.pdf