Le frelon, avec son corps velu rayé de jaune et noir, effraye bon nombre d’entre vous. En effet, un sondage réalisé par Medisite auprès de 1820 lecteurs en juin dernier révélait qu’il est le deuxième animal de l’été le plus craint (45%), derrière la tique (54%). Il est vrai que ces piqûres peuvent être extrêmement douloureuses, voire dangereuses pour les personnes allergiques. On vous détaille les bons gestes à faire après une mauvaise rencontre avec l’insecte dans notre diaporama.
Comment reconnaître un frelon ?
Le frelon européen, de son nom scientifique Vespa crabro L, est un hyménoptère de la famille des Vespidés. S’il ressemble fortement à une guêpe, il se distingue par son corps trapu et velu ainsi que sa grande taille. Avec une taille allant de 18 à 25 mm pour les ouvrières et jusqu’à 35 mm pour la reine, l’insecte est de fait 20 fois plus grand qu’une abeille.
L’animal vit principalement en Europe jusqu'au 63ᵉ. Toutefois, il a aussi été repéré aux États-Unis et au Canada où il est considéré comme un envahisseur.
Le frelon asiatique, originaire d’Asie comme son nom l’indique, est présent en France depuis 2004. Il se distingue de son cousin européen par :
- ses pattes bicolores : noires près du thorax et jaunes aux extrémités ;
- son thorax est brun-noir et velu ;
- son abdomen présente un anneau orangé unique ;
- sa tête est noire (contrairement au frelon européen qui a une tête brun-rouge) ;
- sa taille : 3 cm.
L’aspect de la piqûre et les risques qui y sont liés sont identiques pour les deux frelons.
Frelons : pourquoi piquent-ils ?
Les frelons ne piquent les humains que s’ils se sentent agressés ou en danger. Le dard très long peut atteindre les vaisseaux sanguins. Leur venin est composé de plusieurs éléments complexes :
- des enzymes ;
- des peptides ;
- des acides aminés ;
- et autres substances allergènes.
Dans la plupart des cas, la piqûre provoque une rougeur et une boursouflure. Toutefois, il faut être prudent. Les personnes allergiques peuvent faire un choc anaphylactique.
Retrouvez les gestes à faire lorsqu’un frelon vient de piquer dans notre diaporama.
Utiliser une pompe à venin
Les pompes à venin permettent de limiter la réaction et soulager la douleur. Il faut l'utiliser rapidement après la piqûre (1 à 2 min maximum) pour que l'opération soit efficace.
Désinfecter la plaie
Il est recommandé de désinfecter la zone de la piqûre avec de l’eau et du savon puis d'appliquer une solution antiseptique pour éviter tout risque d’infection.
Chauffer la zone piquée
Le venin des hyménoptères (frelon, guêpe, abeille...) est thermolabile, c'est-à-dire sensible à la chaleur. Il peut ainsi être neutralisé par une source de chaleur comme une sèche-cheveux.
Poser une compresse d'eau froide ou de la glace
Appliquer de la glace enveloppée dans un tissu ou une compresse d'eau froide permet de soulager la douleur.
Enlever le dard s'il reste dans la peau
Même si cela est rare, il peut arriver que le dard du frelon reste dans la peau lors de la piqûre. Dans ce cas, il faut l'enlever.
Comment faire : enlever soigneusement le dard avec une pince à épiler.
Enlever les bijoux en cas de piqure à la main
Il est conseillé d'enlever les bagues et autres bijoux en cas de piqûre à la main. Ils peuvent, en effet, gêner la circulation du sang si un gonflement important se développe.
Mettre quelques gouttes d’huile essentielle de lavande aspic
Les amateurs de remèdes naturels peuvent ensuite appliquer quelques gouttes d'huile essentielle de lavande aspic.
Pourquoi : "L'huile essentielle de lavande aspic montre une performance accrue sur la cicatrisation, la régénération cutanée et l'action anti-venimeuse" indique la pharmacienne Christine Cieur-Tranquard dans son livre La pharmacie familiale au naturel.
Mode d'emploi : appliquer immédiatement une à deux gouttes d'huile essentielle de lavande aspic sur la piqûre. Renouveler l'opération trois à quatre fois dans la demi-heure qui suit.
Contre-indication : il faut éviter d'utiliser l'huile essentielle de lavande (officinale ou aspic) durant les 3 premiers mois de la grossesse. Demandez conseil à un pharmacien avant de l'utiliser pendant le reste de la grossesse, l'allaitement ou chez l'enfant de moins de 3 ans.
Se frotter avec du basilic
Pourquoi : selon Colette Danjou, pharmacienne, l'odeur puissante du basilic repousse beaucoup d'insectes dont les frelons.
Mode d'emploi : se frotter la peau avec quelques feuilles de basilic.
Quand appeler les secours ?
Les piqûres de frelons peuvent être dangereuses.
Il faut appeler le Samu (15) quand :
- la piqûre entraîne un risque d'obstruction des voies aériennes (œdème au niveau de la bouche ou du larynx). C"est le risque avec les piqûres au visage.
- les piqûres sont multiples (réaction toxique liée à la quantité de venin injectée).
- la piqûre est associée à une réaction allergique : malaise, prurit (démangeaisons), urticaire généralisée, chute de la pression artérielle, troubles respiratoires, oppression thoracique... La plus grave des réactions étant le choc anaphylactique, un accident rare, mais qui peut être mortel.
En attendant les secours : - mettre la personne en position latérale de sécurité.
- surveiller de façon constante le pouls et la respiration.
- mettre une couverture sur la personne pour limiter le risque d'hypothermie (baisse de la température centrale du corps).
Diffuser les huiles essentielles répulsives pour les éloigner
Pourquoi : le parfum de certaines huiles essentielles est agressif et répulsif pour les frelons.
Mode d'emploi : mélanger à parts égales de l'huile essentielle de géranium, de citronnelle de Ceylan et d'eucalyptus citronnée d'après Christine Cieur-Tranquard, docteur en pharmacie et auteur du livre La pharmacie familiale au naturel. Il faut l'appliquer sur soi ou sur les vêtements.
Contre-indication : l'huile essentielle d'eucalyptus ne doit pas être utilisé chez les femmes enceintes ou allaitantes ainsi que chez les enfants de moins de 3 ans. Par précaution, pour les autres huiles, demandez conseil à un pharmacien spécialisé.
Phytothérapie, la santé par les plantes, ed. Vidal et Selection Reader's Digest, 2007.
La pharmacie familiale au naturel, Christine Cieur-Tranquard, Edisud, 2009.