Une opération chirurgicale n’est jamais un acte anodin, notamment parce qu’elle implique le plus souvent une anesthésie générale. Néanmoins, certaines d’entre elles présentent plus de risques de complications mortelles, selon une étude menée aux Etats-Unis.
Des scientifiques ont analysé les données médicales d’un hôpital situé dans la ville de Boston au Massachusetts. D’après leurs résultats, publiés dans la revue médicale JAMA Surgery, sept opérations réalisées en urgence seraient particulièrement plus risquées que les autres. Avant de les découvrir dans notre diaporama, quelques spécificités liées à l’acte chirurgical en lui-même sont à connaître.
Opération chirurgicale : quelles sont les complications possibles ?
Si chaque acte chirurgical présente de potentielles complications spécifiques, il existe aussi des complications communes à toute chirurgie. Les médecins mettent ainsi en avant les risques de développer pendant ou après l’intervention :
- une hémorragie : si elle est modérée une simple transfusion peut suffire mais parfois, une nouvelle intervention chirurgicale est parfois nécessaire ;
- une infection au niveau de la cicatrice, nécessitant des soins infirmiers locaux ;
- une thrombose veineuse, c'est-à-dire une veine qui se bouche, bloquant la circulation sanguine : “cette complication nécessite un traitement par des anticoagulants pendant quelques mois associé au port, dans la journée, de bas anti-thrombose”, avance le Institut National du Cancer ;
- une fatigue : “elle est due notamment à l'anesthésie, à la perte de sang ou encore à l'anxiété générée par l'opération. La fatigue dépend de la façon dont vous avez supporté l'intervention et des autres effets secondaires et ne doit pas être banalisée” ;
- une douleur au niveau de la cicatrice : elle peut persister de nombreux mois après la chirurgie et nécessiter la prise d’antidouleurs.
Cette liste n’est pas exhaustive, mais concerne les troubles les plus fréquents. La rédaction vous explique plus en détails quelles opérations sont les plus risquées quand elles sont réalisées en urgence et pour quelles raisons dans ce diaporama.
L'ablation de la vésicule biliaire
C'est une intervention très commune et généralement pratiquée lorsqu'un calcul bloque la production de bile. Pourtant, les chercheurs la classent parmi les plus risquées lorsqu'elle est effectuée en urgence. Selon l'étude, ce n'est pas à cause de sa dangerosité mais "simplement une question de statistiques étant donné que c'est l'une des plus pratiquées, elle compte plus de risques de complications".
L'opération d'un ulcère de l'estomac
Un ulcère est souvent causée par une petite bactérie qui entraîne une altération de la muqueuse de l"estomac. Cette opération figure parmi les sept plus risquées parce qu'il y a "un risque de rupture et de saignements entraînants de sévères complications".
Retirer l'appendicite
Vous avez mal sur le côté droit et proche du nombril ? De la fièvre ? Pas de panique ! Comme pour l'ablation de la vésicule, l'appendicite se trouve dans ce classement car elle est pratiquée des millions de fois sur une année. Par ailleurs, c'est lorsque l'on vient au dernier moment et qu"elle doit être pratiquée en urgence que le risque est le plus fort.
Les opérations à ventre ouvert
Cette intervention sert à ouvrir le ventre avec une incision verticale du ventre pour accéder aux organes. Elle comporte de nombreux risques parce que, pratiquée en urgence, elle peut entraîner une infection par manque de nettoyage.
Une ablation partielle de l'intestin
La colectomie partielle fait aussi partie du classement. Cette opération consiste à retirer une partie du côlon sous anesthésie générale. Elle est souvent pratiquée contre une obstruction des intestins, une perforation ou en cas de saignements.
Résection de l'intestin grêle
Beaucoup d'opérations de ce classement sont pratiquées sur les intestins. Selon l'étude, 1 personne sur 10 décède 30 jours après ce type d'intervention à cause de soins mal mis en place avant et après l"opération.
La résection de l"intestin grêle est effectuée pour retirer une partie de cet organe du gros intestin. Elle est nécessaire en cas de cancer de l'intestin grêle, d'une obstruction de l'intestin et de diverticulite.
Séparer deux organes abdominaux qui ont fusionné
"Je ne veux pas que les patients soient effrayés pour rien. Le danger réside uniquement dans le fait que ce type d"opération est effectuée dans l"urgence", expliquent le Dr Joseph Martz, auteur de l"étude.
Ce type d'opération demande une ouverture abdominale pour séparer deux organes du ventre ayant fusionné entre-eux. Pratiquée en urgence, la partie endommagée n'a pas le temps d'être nettoyée et peut entraîner des hémorragies.
Joaquim Havens, M.D., instructor, trauma and emergency surgery, Brigham and Women"s Hospital, Boston; Martin Paul, M.D., Johns Hopkins regional director, minimally invasive surgery, Washington, D.C.; Joseph Martz, M.D., chief, colorectal surgery, Mount Sinai Beth Israel, New York City; April 27, 2016, JAMA Surgery
https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-de-l-estomac/Chirurgie/Effets-secondaires-et-complications-possibles-de-la-chirurgie