Faut-il désherber à tout prix ?
Les "mauvaises herbes" sont souvent jugées indésirables car elles surviennent sans crier gare et poussent généralement de façon anarchique. "Mais ces plantes peuvent tout de même avoir une utilité d’un point de vue de la biodiversité" note Stéphanie Mezerai, naturopathe.
On peut ainsi choisir ne pas laisser les "mauvaises herbes" gagner trop d’ampleur mais "il faut garder à l’esprit qu’elles retiennent la fraîcheur au pied des plantes, alimentent le sol en azote et en matières organiques et que celles qui fleurissent s’avèrent utiles aux insectes pollinisateurs", selon la naturopathe.
En pratique : Ciblez les plantes dont vous voulez vraiment vous débarrasser et celles que vous pouvez simplement couper régulièrement de quelques centimètres. Cela limitera d’une part vos travaux de désherbage et permettra d’autre part de conserver un équilibre écologique dans votre jardin.
De l’eau de cuisson encore chaude
Que vous ayez fait cuire des légumes, des pommes de terre, ou même des pâtes, l’eau de cuisson de ces aliments pourra vous servir à désherber naturellement votre jardin ou votre terrasse.
Comment faire ? Versez l’eau de cuisson encore chaude sur les plantes que vous souhaitez éliminer.
Cette technique sera "particulièrement efficace pour désherber une allée recouverte de dalles ou de gravillons" écrit Lydia Mammar dans son livre 500 trucs et astuces de grand-mère vraiment efficaces (Les Editions de l’Opportun, 2016).
Bon à savoir : "Des interventions régulières (trois à cinq par an selon les années) sur des plantes encore jeunes sont plus efficaces que des interventions tardives sur des plantes déjà bien installées" précise Denis Pépin, ingénieur écologue et agronome, dans son ouvrage Je désherbe sans produits chimiques ! (Editions Terre vivante, 2015).
Du purin d’ortie
Mélangé à l’eau de pluie, le purin d’ortie constitue un bon désherbant naturel.
Comment faire ? "Ajoutez un kilogramme de purin d’ortie à 10 litres d’eau de pluie. Laissez macérer trois ou quatre jours à température ambiante, en mélangeant une fois par jour. Filtrez et utilisez l’eau macérée en la vaporisant ou en la versant sur les mauvaises herbes" décrit Stéphanie Mezerai, naturopathe.
L’inconvénient ? "Cette méthode devient vite fastidieuse si l’on cherche à désherber un grand jardin" constate la naturopathe.
Attention : Utilisez le purin d’ortie avec parcimonie. En effet, "à grande échelle, il deviendrait un polluant des sols, des cours d’eau et des nappes (pollution par les nitrates). Les légumes cultivés quelques mois après son usage seraient eux aussi trop riches en nitrate qui, en excès, sont mauvais pour la santé" avertit Denis Pépin dans son livre.
Du paillage au pied des plantes en prévention
Disposer du paillage au pied des plantes, par exemple au pied des plantes potagères, empêchera les mauvaises herbes d’y pousser.
Comment faire ? "Disposez simplement des copeaux de bois, des paillettes de chanvre ou de la paille autour de vos plantes" propose Stéphanie Mezerai.
Le petit plus : "En hiver, cette technique protègera également vos plantes contre le froid" souligne la naturopathe.
Du bicarbonate de soude
Comment faire ?"Mélangez 70 à 80 grammes de bicarbonate de soude dans un litre d’eau bouillante.
Répandre cette eau sur les mauvaises herbes pour éviter qu’elles ne poussent trop" décrit Stéphanie Mezerai.
À savoir : "Pour que le sol conserve son équilibre physico-chimique, n’utilisez pas toujours la même méthode de désherbage. Alternez par exemple entre le purin d’ortie, le paillage et le bicarbonate" avertit la naturopathe.
Du vinaigre blanc
Comment faire ? "Diluer un litre de vinaigre blanc dans un demi-litre d’eau. Répandez ce mélange sur les mauvaises herbes en fin de journée" conseille Stéphanie Mezerai.
L’inconvénient ? Le vinaigre blanc possède une odeur forte et un usage trop fréquent peut déséquilibrer le sol.
Un désherbage mécanique
Rien de tel que l’huile de coude pour désherber avec précision et sans ajout de produit !
Comment faire ? Utilisez une binette, un couteau ou un racloir pour enlever les herbes indésirables.
Le petit plus : "Le désherbage manuel est assez fastidieux, mais constitue un excellent exercice physique" écrit Dénis Pépin dans son ouvrage.
Une bâche foncée au pied des plantes
Disposer une bâche noire en plastique ou un film plastique opaque au pied de vos plantes privera les petites pousses indésirables de lumière, ce qui les fera mourir naturellement.
L’inconvénient ? "Cette bâche est en plastique et chauffe au soleil, on peut donc supposer que des produits contenus dans cette bâche pourront être libérés dans le sol. C’est pourquoi je ne suis personnellement pas favorable à l’utilisation de cette technique, surtout dans un potager" remarque Stéphanie Mezerai.
De plus, il s’agit d’une solution longue : "Le film d’occultation doit rester pendant quatre semaines (s’il est mis en place de mai à septembre) à huit semaines (s’il est mis en place en février-mars) pour que l’opération soit réussie" écrit Denis Pépin dans son ouvrage.
Un désherbage thermique ou électrique
Autre solution sans produit chimique : le désherbage par la chaleur avec un appareil qui chauffe la plante indésirable au moyen d’une flamme ou d’une résistance chauffante. Les très hautes températures vont faire jaunir la plante qui se desséchera puis mourra.
L’inconvénient ? "Le coût est plus important que tout autre mode de désherbage et l’impact environnemental non négligeable (consommation de gaz fossile, contribution à l’effet de serre, risque d’incendie" écrit Denis Pépin à propos du désherbage thermique à flamme. Moins dangereux, le désherbage électrique par résistance reste quant à lui coûteux et assez lent.
Merci à Stéphanie Mezerai, naturopathe à Montauban (Tarn-et-Garonne) – www.naturopathie82.net
Je désherbe sans produits chimiques ! Denis Pépin, Editions Terre vivante, 2015.
500 trucs et astuces de grand-mère vraiment efficaces, Lydia Mammar, Les Editions de l’Opportun, 2016.